Jardin-forêt comestible : essai sur 400m²

Souhaitant devenir autonome pour produire notre alimentation, nous avons choisi d’expérimenter différentes pratiques pour y parvenir. Nous avons commencé par la permaculture, la mise en place d’un poulailler, d’un potager de légumes perpétuel et d’un jardin-forêt comestible, nous continuerons avec l’aquaponie.

le projet : créer un jardin-forêt comestible

objectifs souhaités

les objectifs souhaités sont à long terme car la forêt fruitière ne sera pas pleinement productive avant 10 ans dans le meilleurs des cas.

Nous avons plusieurs objectifs, le principal étant bien sur d’atteindre notre objectif d’autonomie alimentaire en fruit et légumes le tout à moindre coût.

Nous souhaitons aussi un système le plus autonome possible afin d’être compatible avec le temps dont nous disposons. Le jardin-forêt, le potager perpétuel et la permaculture se sont donc imposés comme des solutions. Même si la mise en place nécessite du temps, l’entretien est ensuite minime.

Afin de ne pas nous lasser lors de nos consommations, nous avons choisi différentes variétés fruitières et surtout des fruits dont la production s’étale sur l’année afin d’en avoir au maximum des frais, même si nous transformons les surplus pour les conserver longtemps (compotes, confitures, fruits séchés, fruits au sirop etc)

Etat des lieux du terrain

Le terrain sur lequel nous sommes installés possède déjà quelques arbres notamment

  • 3 pommiers
  • 2 pruniers
  • 18 sureaux noirs
  • 3 noisetiers
  • 4 groseilliers
  • 3 rosiers comestibles
  • 2 pieds de rhubarbe

Choix des grands fruitiers

Au vu de notre consommation en fruits, nous avons choisi de mettre en place : (entre parenthèses le nombres souhaités de chaque, incluant ceux déjà en place)

  • Pommiers (5)
  • Pêchers (2)
  • Poiriers (3)
  • Cerisiers (4)
  • Figuiers (2)
  • Kiwi (4)
  • Cognassiers (4)
  • Abricotiers (2)
  • Amandiers (2)
  • Vignes (3)
  • Nectarines (2)
  • Rosiers comestibles (8)
  • Pruniers (4)
  • Noisetiers (4)

Choix des moyens et petits fruitiers

Nous avons surtout choisi des fruits rouges pour commencer :

  • fraisiers (100)
  • framboisiers (10)
  • cassissier (4)
  • mûrier (4)
  • groseilliers (10)

2019 : plantation d’une partie des grands fruitiers

En novembre 2019, mon mari a planté nos premiers grands fruitiers selon le plan que j’ai dessiné.

Nous avons en terre à l’issu en plus de ce qui était présent initialement :

  • 2 pêchers
  • 2 poiriers
  • 1 prunier
  • 2 vignes (qui entourent le portillon d’accès au parcours de nos poules)
  • 1 nectarine
  • 3 kiwis (2 femelles, 1 male)
  • 1 abricotier
  • 1 figuier
  • 3 framboisiers
  • 1 cassissier
  • 1 mûrier
  • 2 cognassiers

Plan du jardin-forêt comestible après ces plantations :

Plan Jardin-forêt comestible

Evolution 2020 du jardin-forêt comestible

Malheureusement, quelques fruitiers n’ont pas survécus cette année, notamment le figuier et l’abricotier.

Ayant appris à greffer entre temps, j’en cherche dans les alentours pour faire mes propres greffes avec des variétés acclimatées.

Les cerisiers ont donné leurs premières cerises. Les pêchers quant à eux, ont eu la cloque du pêcher. Nous avons décider de laisser faire la nature et de voir comment cela allait évoluer. Pour le moment, ils sont toujours là et continuent de pousser correctement.

Les Kiwis et les vignes ont du mal à pousser, nous les arrosons souvent et re-paillons les pieds dès que nécessaire. Les pieds de rhubarbe ont été déplacé (ils étaient dans le passage, leur chance de survie était donc trop faible). J’en ai profité pour les séparer afin de nous en faire un 3ème et pour en donner. Les 2 pieds nous ont donné 11 pieds vivants, nous en avons gardés 3 et distribués le reste à des amateurs de rhubarbe fraiche. A notre connaissance, tous les pieds sont repartis et produisent bien, une satisfaction personnelle pour un 1er essai.

Evolution 2021 du jardin-forêt comestible

Avec la taille hivernale 2020 de nos haies, nous avons fait notre BRF. Nous en avons donc mis au pied de nos fruitiers. Cela à l’air de leur plaire malgré que nous n’ayons fait aucun tri dans le bois d’origine.

Les vignes et les Kiwis poussent bien cette année, cela nous rassure et nous montre aussi que nous avons vu trop petit pour les support de pousse (pergolas), nous allons devoir les modifier cet hiver pour les réadapter. La taille des haies, des noisetiers et des sureaux de cette année servira en partie à cela.

Nous allons planter, pendant les vacances scolaires, de nouveaux framboisiers et aussi bouturer les groseilliers et les rosiers. Cela nous permettra d’atteindre notre objectif à prix réduit.

De plus, au milieu du jardin-forêt comestible, là où il n’y a pas de fruitiers prévus, nous allons planter les premiers légumes perpétuels en commençant avec des artichauts, du chou Daubenton et des poireaux perpétuels. En couvre sol de cette zone, nous allons utiliser les fraisiers restants. Nous ferons ensuite un bon paillage pour l’hiver. Ce sont des activités que nous allons réaliser en famille, chacun pouvant aider à son niveau.

J’essaierai de penser à prendre des photos des différentes étapes afin de vous les partager.

Voici l’état de mes réflexions à ce jour :

Réflexion 2021

Evolutions pour les années à venir

Nous ajouterons aussi des niches à hérisson (nous avons la chance d’avoir 4 hérissons actuellement sur le terrain, nous souhaitons donc les aider à passer l’hiver le plus confortablement possible), une ruche (peut être pas cette année) et des abreuvoirs pour insectes et d’autres pour les oiseaux en remplacement de ceux présents qui se détériorent petit à petit.

Au vu du nombre d’habitats naturels (nous sommes entouré d’une haie) présent sur le terrain, nous n’ajouterons pas d’hôtel à insectes.

Je suis en train de faire ma liste de porte greffe à commander pour les futures greffes avec des variétés locales. Toujours dans un objectif de réduction de coût et d’avoir des greffons locaux donc acclimatés.

Nous installerons probablement le potager 3P de Permaculture Design qui m’intéresse surtout pour voir comment il évolue dans le temps.

Les papillons d’avril – les infos de Mathieu

Qui aura la chance d’admirer les papillons ce printemps ? Pour ceux qui ont un jardin , il faut laisser de bonnes touffes d’orties (en général bien ensoleillées, ou mi ombre) pour espérer voir les plus colorés.

Les papillons d’avril

Des espèces facilement et visibles partout y compris dans les jardins – et les plantes nourricières des chenilles, sans lesquelles ifs n’existeraient pas !

Les vanesses

les papillons : Le Paon-du-jour
Le Paon-du-jour

Le Paon-du-jour Nymphalis io, avec ses ocelles de paon sur chaque aile. Il passe l’hiver dans les caves (ci-dessous), greniers ou creux d’arbre et ressort donc dès les premiers beaux jours. Le revers de ses ailes le camoufle complètement.

Plante nourricière : l’ortie

paon-du-jour
paon-du-jour

Le Vulcain Vanessa atalanta, l’amiral rouge pour les anglais, à cause de ses galons au coin de l’aile.
Il est normalement migrateur, remontant du Sud de l’Europe et donc arrivant un peu plus tard. C’est la théorie, avant les hivers plus doux ; il y a deux hivers j’ai trouvé un vulcain posé contre un tronc en sous-bois, en hivernage, et le spécimen photographié est tout neuf (voir les reflets irisés
qui forme un voile un peu bleuté au coin de l’aile gauche sur la photo), ce qui signifie que la chrysalide a passé l’hiver, et que l’adulte en est sorti aux beaux jours.
Plante nourricière: l’Ortie.

le vulcain
le vulcain
Robert-le-diable
Robert-le-diable

Le Robert-le-diable Polygonia c-album, de couleur
fauve avec le rebord des ailes tout découpé.
Plante nourricière : l’Ortie.

Tout un groupe d’espèces de vanesses sont dans des tons de bruns-orangé, volant surtout l’été, et des chenilles se nourrissant d’herbes (graminées).

Le Tircis Pararge aegaria (marron avec des tâches crème) est un peu à part, il sort de sa chrysalide tôt dans l’année, et vit beaucoup à l’ombre, dans les sous-bois et jardins ombragés, où il défend activement sa tache de soleil-territoire. On le voit peu se nourrir (sauf là en début d’année où je n’arrêtais pas de le voir butiner).
Plante nourricière : les graminées

Tircis
Tircis

Les piérides

Des espèces facilement et visibles partout y compris dans les jardins – et les plantes nourricières des chenilles, sans lesquelles ils n’existeraient pas !

les papillons : le citron
Citron

Le Citron Gonepteryx rhamni, avec ses ailes d’elfe et sa couleur jaune citron (pour le mâle, la femelle est blanc verdâtre et confondue avec les autres piérides). Un des rares papillons â passer l’hiver à l’état adulte, caché dans la végétation dense (ci contre un mâle en plein hiver sous des feuilles de lierre au pied d’un arbre), et donc aussi les premiers à ressortir dès février.
Plante nourricière : le nerprun et la bourdaine, deux arbustes discrets.

les papillons : Aurore
Aurore

L’Aurore Anthocaris cardamines, avec son soleil qui se lève au coin de l’aile – chez le mâle, la femelle est toute blanche mais avec le revers des ailes postérieures également moucheté.
C’est la chrysalide qui passe le temps de mai à avril de l’année suivante, elle est bien camouflée en épine ou rameau cassé sur un arbuste.
Plantes nourricières : la cardamine des prés, l’alliaire, la monnaie du pape.

Aurore
Aurore
piérides
piérides

Les piérides blanches, piéride de la rave et du chou Pieris rapae et P. brassicae. Toutes blanches avec des taches noires.
Plante nourricière : différentes crucifères et notamment celles du potager.

Les P’tits bleus (lycènes bleus)

les papillons : Azuré des nerpruns
Azuré des nerpruns

L’Azuré des nerpruns Celastrina argiolus, le seul p’tit bleu aussi
précoce, tout pâle, qui volette le long des haies et des boisements.
Attention fin avril les petits bleus des pelouses, bleu plus intense,
avec de plus grandes de tâches au revers des ailes (ci-dessous)
arrivent aussi. Plantes nourricières : Nbreux arbustes (lierre,
houx, nerprun … )

Azuré de la bugrane
Azuré de la bugrane

Azuré de la bugrane
Polyommatus icarus

Plantes sauvages comestibles du printemps – Les infos de Mathieu

Plantes sauvages comestibles et très utiles

Dès la fin de l’hiver, les terres nues et retournées du potager (et les bords de pelouse) voient fleurir les premières «mauvaises herbes» dont des plantes sauvages comestibles. Elles méritent d’être conservées au moins en partie, car elles nourrissent les pollinisateurs au sortir de l’Hiver (surtout le lamier et le pissenlit) et nous aussi, car elles sont comestibles !


Sans avoir eu besoin de cultiver, on peut déjà récolter et les mélanger aux salades cultivées ou en accompagnement de plats (il est préférable de ne pas se faire de salades uniquement de fleurs sauvages au moins le temps de s’habituer à ces plantes beaucoup plus riches en minéraux).

plantes sauvages et comestibles : Cardamine hirsute
Cardamine hirsute

Cardamine hirsute (Cardamine hirsura), c’est une annuelle comestible, riche en vitamine C. Elle indique des sols riches en potassium. Elle est parfois très abondante mais c’est une annuelle, de petite taille, qui s’arrache ou se retourne assez facilement.

Lamier pourpre (Lamium purpureum), c’est une annuelle très utile aux pollinisateurs qui ont peu de nourriture au sortir de l’hiver. Elle est présente sur les sols riches en azote et en bases.

Lamier pourpre
Lamier pourpre

Pissenlit (Taraxacum officinale), bien connu, offre pollen et nectar abondant à tous tes pollinisateurs (abeilles, bourdons, papillons) qui sortent d’hivernage. Ses graines seront ensuite précieuses à une époque où il en
reste peu, pour les chardonnerets, linottes, verdiers …
Toutefois pour limiter leur développement et éviter l’envahissement, vous pouvez prélever les fleurs pour faire une gelée, prélever les jeunes feuilles pour faire une salade dépurative …
Si le pissenlit devient vraiment envahissant, c’est signe d’un sol tassé (piétiné) et / ou trop riche en matière organique animal.
(ici butiné par une abeille solitaire Andrène grise)

Photos et rédaction Mathieu T’Flachebba
mathieutflachebba@gmail.com

Les abeilles solitaires – Les infos de Mathieu

Les abeilles solitaires du printemps

Avec l’arrivée du printemps, vous allez pouvoir essayer d’observer quelques-unes des dizaines d’espèces d’abeilles solitaires de nos régions. Celles-ci peuvent se reconnaître à vue dans de bonnes conditions, ce qui est rare – et seulement les femelles, les mâles, plus petits, étant différents.
Les abeilles solitaires sont des pollinisateurs plus efficaces que les abeilles domestiques Apis mellifera, car elles se spécialisent moins sur un type de fleurs, et leurs collecteurs à pollen sont moins efficaces, elles perdent donc et distribuent plus de pollen sur chaque fleur visitée.

Ces abeilles ne vivent pas en essaim, chaque femelle investit ou creuse une galerie dans la terre, le sable, des tiges creuses ou des trous dans le bois ou le mortier des murs.
Ces galeries peuvent être voisines les unes des autres, on parle alors de « bourgade », et les abeilles bourdonnent autour, mais elles ne sont pas agressives du tout car elles n’ont pas d’essaim à défendre.

Photos d’abeilles solitaires

Les abeilles solitaires du printemps
Les abeilles solitaires du printemps

Andrena cinerea (F), noire et grise, avec le milieu du thorax noir luisant. Nid dans la terre.

Andrena vaga (F), une cousine noire et grise, avec tout le thorax couvert de poils gris. Précoce, butine surtout les saules. Nid dans la terre sableuse

Andrena fulva(F) à ne pas confondre avec les osmies, l’abdomen mais aussi le thorax sont couverts de poils roux denses, les pattes sont noires. Souvent sur les fleurs de groseilliers en avril. Nid dans la terre.

Les abeilles solitaires : Andrena fulva
Andrena fulva
Les abeilles solitaires : Osmia comuta
Osmia comuta

Osmia bicornis (F), une des deux espèces d’osmies du coin. Un aspect d’abeille assez costaud, voire de petit bourdon, avec l’abdomen roux seulement. Nid dans des
tiges creuses ou autres cavités (murs, trous d’écoulement des fenêtres…).

Osmia comuta a l’abdomen plus roux et le thorax noir.
Ici elle est en train de maçonner l’entrée de la cavité
pour la refermer.

Nids d’abeilles solitaires

Les nids occupent parfois les cavités les plus surprenantes !

Nid d'une espèce estivale dans le sable
Nid d’une espèce estivale dans le sable
Nid dans l'épaisseur d'un volet PVC.
Nid dans l’épaisseur d’un volet PVC.
Les tiges creuses en fagots
Les tiges creuses en fagots

Les tiges creuses en fagots (ici de la renouée du Japon, marche avec le forsythia, le sureau, le buddleia …) sont de bons aménagements pour les abeilles solitaires qui ne nichent pas dans le sol.
Encore meilleur, la buche de bois percée de trous avec toutes les tailles de foret (de 2 à 10 mm) sur 10 cm de profondeur, pour offrir un gite aux différentes espèces.

Dans une galerie, la femelle dépose des réserves de pollen, un œuf, fabrique une cloison, puis redépose réserves de pollen et un œuf et ainsi de suite dans plusieurs loges successives, avant de reboucher l’entrée de la galerie

nid dans des galeries
nid dans des galeries

L’abeille charpentière Xylocopa violacea

Abeille charpentière
Abeille charpentière

La plus grosse abeille du secteur, qui a plus une taille de frelon. Elle a du vous impressionner quand vous l’avez vu voler près des bâtiments, dès le retour des beaux jours ! Mais pas de panique elle est complètement inoffensive ».
C’est une abeille solitaire aussi, la plus grosse d’entre elles. Elle apprécie
particulièrement les pois de senteur, et la glycine.

Voilà l’échelle de taille à peu près grandeur nature. De gauche à droite, Abeille charpentière, Osmie cornue (F), Andrène fauve (F)

Pourquoi charpentière ? Cette abeille niche dans des trous dans le bois, qu’elle fait rarement elle-même, mais je viens d’apprendre qu’elle agrandissait les trous pour faire différentes loges, et comme elle est fidèle à son nid, elle peut finir par fragiliser le bois au bout de plusieurs années.


La première des techniques d’évitement consiste à laisser une large offre de gîtes (trous dans les murs, arbres morts, bûches de bois percés de trous de grand diamètre (je n’ai pas trouvé d’info, mais je pense que 12 mm conviennent)).


A défaut si l’abeille a jeté son dévolu sur une poutre d’habitation et que c’est gênant, vous pouvez l’éloigner avec : boucher les trous déjà existants là où vous ne voulez pas qu’elles s’installent ; déposer de l’huile d’amande dans et autour du trou ; diffuser de la musique forte pendant 2-3 jours à côté du trou.

*la femelle a un dard. Mais n’essayez pas de l’attraper ou de la tuer à mains nues non plus.

Photos et rédaction Mathieu T’Flachebba : mathieutflachebba@gmail.com

Merci à Simon Barbier pour les aides à l’identification